• Pourquoi est-il si difficile d’être heureux ?

    Extrait du livre de Jacques Salomé ;

    Pourquoi est-il si difficile d’être heureux ?

     

    Le bonheur, faut-il le rappeler, c'est également une petite lumière au plus sombre de soi. Petite veilleuse fidèle, patiente et inaltérable, patiente mais qu'il est bon de raviver sans cesse jour après jour, qu'il est bon de tenir à l'abri des vents, de protéger des tempêtes du chagrin ou de la pluie des désespoirs. Une petite lumière qu'il appartient à chacun de préserver de la malveillance, des pensées négatives, des poisons du ressentiment, de l'inattention des habitudes. 

    Le bonheur est une conquête permanente sur la lassitude, les découragements ou les enfermements.

    Le bonheur, une toute petite flamme scintillant en plein jour, courageuse, précieuse, magique et mystérieuse au cœur de chacun.

    Une lumière sertie dans les voiles bleutés de la tendresse en ses murmures tissés de bienveillance et d'acceptation.

     

    Il ne s’agit pas d’être angélique devant le bonheur, mais au contraire suffisamment  lucide et ouvert, pour accepter de le savourer sans retenue, sans culpabilité, sans vouloir le capter ou le garder à jamais « que pour soi »

    Le bonheur n’est pas un état permanent, mais une vibration subtile qui colore, dynamise, embellit un instant et l’agrandit loin très loin, jusqu’aux rêves les plus fous.

     

    Être conscient que, si j'envoie des messages positifs, cela nourrira la vivance de la vie chez l'autre, dynamisera ses énergies, confirmera son amour pour lui-même et son estime de soi. Et que, si j'envoie trop de messages négatifs, je peux blesser la vivance de sa vie, rendre ma relation énergétivore pour lui et ainsi inhiber l'amour et l'estime qu'il pourrait avoir pour lui-même, en suscitant des doutes, de la non-confiance, des blocages.

     

    Les petits bonheurs déposés dans l’imprévisible d’un instant ne se cultivent pas et ne peuvent se mettre en conserve,  car ils sont fragiles et périssable, tout au plus peuvent-ils s’engranger dans les strates secrètes de la confiance que j’ai en la vie.

     

    II sera difficile de se sentir heureux si l'on fait porter la responsabilité de tout ce qui nous arrive sur les autres, car cela signifie que nous sommes dépendants des comportements ou des actes d'autrui. Sachant qu'une relation a au moins deux bouts, le fait de me sentir responsable de mon bout peut m'aider à mieux m'engager, à faire confiance à mes ressources, à moins accuser 'l’autre et/ou les autres et, surtout, à renoncer à la démission ou à la victimisation en m'appuyant sur le principe suivant : « En me reconnaissant partie prenante de tout qui m'arrive, je suis bien dans un positionnement responsable. »

     

    Nous avons trop tendance à accuser les autres, le monde, Dieu, le gouvernement, la société, des incidents de parcours, des malentendus ou des malheurs qui nous arrivent, en faisant ainsi l'économie de notre propre implication, de notre propre mise en cause dans les multiples choix et décisions que nous avons pris en amont d'un événement. C'est en acceptant de me responsabiliser dans mes conduites et leurs effets que je deviens réellement coauteur de toutes mes relations.

     

    La tendresse, c'est en quelque sorte la sève de la vie. Quand dans une relation ne circule pas de tendresse, la vie reste en attente, en retrait, en quelque sorte en jachère. La tendresse n'est pas un sentiment, c'est une qualité de regard, une qualité d'écoute, de contact, de sourire.

    C'est aussi une qualité plus sensible de l'énergie qui va passer entre les êtres. C'est une ouverture pour plus d'abandon, de confiance proposée, reçue, amplifiée et redonnée dans le cycle de l'amour vivant.

     

    Laisser se déposer en nous,

    Laisser germer à l'intérieur de soi

    Les possibles d'un échange.

    Accueillir.

    Arroser.                

    Laisser fleurir.

    Puis accepter de moissonner,

    De vendanger les fruits du partage,

    De l'abandon, du lâcher-prise.

     

    Communiquer  ce n’est pas seulement parler, se dire, c’est se donner les moyens d’être entendu. C’est aussi écouter, apprendre à partager, à échanger à mettre en commun. 

     

    Une relation vivante, une relation heureuse est une relation dans laquelle chacun des interlocuteurs peut demander recevoir, donner et refuser.

     

    il est possible de se confronter sans s'affronter, de se positionner sans avoir besoin de contredire, ni de disqualifier ou de violenter le point de vue de l'autre, de se respecter en ne se laissant plus définir par les attentes, les peurs et les désirs de ceux qui prétendent nous aimer..

     

    La confiance en soi comme l'amour et l'estime de soi se structurent autour d'une image intérieure que nous avons de nous-mêmes, à partir d'un noyau qui, lui, est suffisamment solide et protégé pour résister aux critiques et aux rejets, à un afflux d'intolérance aux vagues de déception et d'amertume, aux violences de tous ceux qui nous entourent.

    La confiance en soi comme l'amour et l'estime de soi s'amplifient quand nous acceptons de demander pour compléter nos connaissances, quand nous cessons de croire que nous ne savons pas, quand nous découvrons que nous savons beaucoup de choses que nous ne voulions pas savoir !

    Quand nous acceptons d'entendre que nous possédons plus de ressources que celles que nous avons déjà mises en œuvre.

    Quand nous misons sur le mouvement, la dynamique de l'interaction entre l'autre et nous. Quand nous acceptons de nous appuyer sur le surgissement de l'inattendu pour agrandir nos propres possibles.

    Quand nous acceptons d'arrêter de nous réfugier sur ce que nous avons appris, de nous appuyer seulement sur nos connaissances et certitudes pour entrer dans la créativité de l'instant.

     

    La confiance en soi comme l'amour et l'estime de sol ne sont donc pas de l'ordre de la volonté, mais de la créativité, une créativité enfin mise au service de sa propre personne.

     

    Nous sommes fondamentalement des êtres de relation, que nous ne pouvons pas exister sans échanges et que les partages qui sous-tendent  toute tentative de communication peuvent  nourrir, vivifier ou maltraiter, dynamiser ou détruire la vivance de notre vie

     

    Dans un échange, nous posons une question, l’autre doit pouvoir être libre de sa réponse. Parce que si nous posons une question et que nous attendons la réponse que nous souhaitons, ce n’est pas une demande, c’est une exigence déguisée. C’est risquer d’enfermer l’autre dans notre propre attente.

    Quand nous prenons la liberté de faire des demandes, nous devons prendre le risque de la réponse de l’autre.

     

    Une relation vivante et en santé sera celle qui donnera le plus de liberté d’être à chacun des protagonistes dans la rencontre et les échanges qu’ils auront.

     

    Il est important de ne pas me laisser définir par les autres (ou un proche) si je veux continuer à pouvoir me respecter.

     

    Si une relation veut rester vivante, il est important de la nourrir de messages positifs et valorisants pour entretenir chez l'autre et en soi la vivance de la vie, une

    énergie dynamisante, l'amour et la confiance en soi.

     

    Les femmes ont une capacité infinie d'entrer dans le plaisir quand elles acceptent surtout de se l'offrir et qu'elles ont une générosité dans l'abandon qui dépasse tout ce qu'un homme peut recevoir.

     

    Nous avons reçu en cadeau (certitude très forte en moi), au moment de la conception, une parcelle de vie, d'énergie et d'amour et qu'il est de notre responsabilité soit de simplement la consommer, soit de l'agrandir jusqu'au rire des étoiles.

     

    Etre autonome, c'est-à-dire adulte, c'est prendre le risque de m'affirmer et donc de ne pas avoir l'approbation de mon entourage et surtout de ceux qui prétendent m'aimer.

     

     

    Nous aspirons tous au bonheur, à un mieux-être bienfaisant qui envelopperait, bercerait notre existence et, en même temps, nous sommes (pour la plupart d'entre nous) d'une extrême habileté pour maltraiter, avec une sincérité redoutable, les manifestations possibles du bonheur quand il se présente à nous.

     

    Le bien-être ne s’achète pas, il est une conquête à construire au quotidien.

     

    Se donner les moyens d'apprendre à mieux communiquer, avec soi-même et avec autrui, et donc de cultiver des relations vivantes.

     

    Pour réussir ces démarches, il faut surtout oser et  pour cela s'appuyer sur cinq modalités de base :

     

    Oser demander en prenant le risque que la réponse de l'autre ne corresponde pas à nos attentes.

     

    Oser recevoir les messages cadeaux qui nous viennent d'autrui pour les amplifier ou simplement les adapter à nos possibles.

     

    Oser restituer les messages négatifs, qui nous viennent parfois de l'autre, en se positionnant clairement, en trouvant la bonne distance ou même en renonçant à poursuivre des relations qui peuvent se révéler toxiques pour nous.

     

    Oser  donner gratuitement, sans ambiguïté, sans mettre l’autre en dépendance ou en dette.

     

    Oser refuser, c'est-à-dire prendre le risque de faire de  la peine ou de décevoir, en se positionnant, en se confrontant par un « non » clair, face à une demande ou une invitation de l'autre qui ne correspond pas à nos valeurs, à notre disponibilité ou qui touche- notre seuil de tolérance.

     

    En fait, la clé principale du bien-être me semble résider dans notre capacité à ne pas se laisser définir par autrui à ne pas cultiver la dépendance, à ne pas se laisser polluer par les tentatives de culpabilisation des proches ou de ceux qui prétendent nous aimer et qui, au nom de leur « amour », voudraient nous faire entrer dans leurs désirs,  leurs peurs ou leurs projets.

     

    Le bien-être s'épanouit dans la convivialité, dans la résonance avec le bien-être d'autrui. Mais encore faut-il souligner, sans amertume ou culpabilité, avec lucidité, humour et beaucoup de tendresse, que le bien-être personnel reste une oasis dans un désert d'incommunication, une île dans un océan d'injustices et de guerres, une fleur dans un champ de violences et d'intolérances, une graine d'espoir à semer face à l'avidité du consumérisme et de l'individualisme dominants.

     

    L'Injustice est une des cinq grandes blessures de l'enfance, que nous allons porter parfois très longtemps en nous. Avec l'abandon, l'humiliation, la trahison et l'impuissance, l'injustice, quand elle est répétée, donne à celui qui la vit le sentiment d'être nié, d'être sans influence ni valeur, d'être sans existence propre.

     

    Si nous nous aimons, nous allons être moins dans le besoin ou l’exigence d’être aimés. Nous allons être plus dans l'ouverture à l'amour, dans le don d'amour. En termes relationnels, nous aurons la possibilité d'être plus oblatifs que possessifs, moins demandant et plus offrants, nous serons plus ouverts, plus disponibles à la réciprocité.

    Pourquoi est-il si difficile d’être heureux ?


  • Commentaires

    1
    Dimanche 10 Avril 2016 à 03:14

    Alors, pourquoi est-il si difficile d’être heureux ? tongue

    2
    Dimanche 10 Avril 2016 à 20:42

    Merci de votre visite

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