Par renal
La porte
La porte ne s'ouvre pas du premier coup, les détours sont inévitables. Il y a des avenues qui ne mènent nulle part, des adresses qui n'existent pas, des chemins sinueux qui te ramènent au début. Tu te trompes. Tu passes tout droit, sans même te voir. Puis tu arrives à ta maison intérieure. Rien ne bouge. Tu frappes. Tu t'ouvres à toi-même. Tu découvres tant de beautés. L'Autre a fait sa demeure en toi.
Ton intérieur est à portée de ton intimité. La pudeur t'empêche d'en partager le banquet préparé pour toi. Tu te nourris des fruits de la fête qui était là depuis si longtemps et que tu ignorais. Distrait, tu t'asseyais ailleurs qu'en toi-même. La révélation de ton cœur t'a fait consentir à l'écoute.
Tu as ouvert la porte et l'évidence était là ; ton cœur est aimé. La faiblesse de ton cœur est ta force, son combat est ta paix, son espérance est ta joie, sa mouvance est ta lumière, son vide est ta plénitude, son repos est ta douceur, sa béatitude est ton silence, sa promesse est ta liberté, son ivresse est ta présence.
(Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)
Thème Magazine © - Hébergé par Eklablog