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Par renal le 6 Avril 2014 à 09:01
Berceuse pour un petit enfant à naître
Reste au creux de moi, mon enfant, mon tout petit
Reste au creux de moi, le voyage n'est pas fini
Je sens que tu es la, enveloppé de nuit
J'écoute sous mes doigts mon ventre qui frémis
Je ne sais pas encore ou cognera le fruit
Ni le cri de mon corps, en m'arrachant ta vie
Je suis ton horizon, ta bouche et ta chaleur
Ma plus belle chanson, c'est le pas de ton cœur
Et quand revient le soir, tu m'offres la douceur
De tes sursauts bavards, et je t'apprends par cœur
Tu glisses a travers moi jusqu'à l'orée du jour
Ou tu t'échapperas à force d'être lourd
Tu es le prisonnier de mon toit de velours
Et je ne peux manquer ton rendez vous d'amourMannick
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Par renal le 26 Mars 2014 à 08:40
Si j'étais ton chemin
Assis près du grand saule, au milieu du jardin
Comme à tes premiers jours, penché sur ton couffin
Quand je berçais tes rêves à la tombée du soir
J´essaie d´imaginer le cours de ton histoire
Les lignes de ta main, si j´étais ton chemin
Je me ferais discret dans l´ombre de tes pas
Pour t´aider à grandir et pour t´ouvrir la voie
Je serais la poussière qui s´envole à tes pieds
Un peu de mon bonheur qui colle à tes souliers
Je t´aimerais au point de te lâcher la main
Pour que tu sois le seul à choisir ton destin
A destiner ta route en puisant au hasard
Les raisons d´espérer et la force d´y croire
Si j´étais ton chemin, si j´étais ton chemin
Je construirais des ponts, des tunnels, des ouvrages
J´ouvrirais des sentiers partout sur ton passage
Pour que tu puisses aussi t´écarter quelquefois
Des pistes balisées qu´on a tracé pour toi
Je t´apprendrais les mots pour soigner les blessures
Les signes éparpillés le long de l´aventure
Pour te montrer le Nord quand tu te crois perdu
Les silences attendris de ceux qui ne sont plus
Mais qui tiendraient ta main, si j´étais ton chemin
J´irais cueillir ton rêve au plus fort de la nuit
Le planter dans la terre et l´inonder de pluie
De lumière et d´amour, au soleil de midi
Pour que tu rêves encore, chaque jour de ta vie
Je ne t´épargnerais ni le temps ni l´effort
Pour que tu sois debout devant les coups du sort
Solide et résistant face à l´adversité
Riche de ton courage et de ta liberté
Et je déposerais quelque part une pierre
Pour te laisser t´asseoir, offrir une prière
A tous ceux dont l´histoire t´a mené jusque-là
Et pour ceux qui suivront la trace de tes pas
Si j´étais ton chemin, si j´étais ton chemin
Et nous serions semblables aux bulles de savon
Qui font la route ensemble et puis qui se défont
Dans le même courant, chacun de son côté
Mais sans aucun désir, au fond, de s´éloigner
Puis, je m´effacerais comme un sentier se perd
En refaisant parfois le chemin à l´envers
J´aurais le sentiment d´avoir rempli mon rôle
Et je m´endormirais à l´ombre du grand saule
Où je berçais sans fin le début de ta vie
Au-delà des bonheurs partagés en commun
Saurais-je alors enfin si j´étais ton chemin?
Si j´étais ton chemin?Yves Duteil
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Par renal le 19 Mars 2014 à 08:33
Dans l'eau de ses silences
Le jour qui vient de naître
Dessine la fenêtre
Au mur de la vieille chambre
Et peint septembre aux couleurs d´ambre
Une larme qui perle
Et vient de rouler sur sa joue
Petite vague qui déferle
Dans son sommeil
Alors que tout semblait si doux
D´où vient ce chagrin qui s´éveille
Pour se glisser dans son cou?
Dans l´eau de ses silences
Je bois son cœur immense
Jusqu´aux sources de ses peines
Je l´aime et même
Au cœur de la tempête
Aux soirs de nos défaites
Le soleil qui brille au port
C´est elle, c´est elle encore
Elle ouvre la fenêtre
Se blottit contre moi
Tout doucement, la vie va renaître
Aux couleurs d´ambre de septembre
Quand l´eau de ses silences
Déborde dans ses yeux
Que j´entrevois la mer immense
De ses secrets
Je découvre peu à peu
Sous l´azur de ses blessures
Des trésors si fabuleux
Au bout de mon voyage
J´aurai pour seul bagage
Cet amour dont elle inonde
Le monde, le monde
À l´eau de ses silences
J´ai bu tant d´espérance
J´ai reçu comme un baptême
Je l´aime et même
Les fleurs de son sourire
Le ciel que je respire
Et l´étoile qui mène au port
C´est elle, c´est elle encoreYves Duteil
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Par renal le 8 Mars 2014 à 08:59
Autour d’elle
Autour d´elle
On voit courir tous les enfants
Qu´elle apprivoise ou qu´elle attend
Elle qui rêvait d´en avoir tant
Et c´est Noël même au printemps
Autour d´elle
Elle a tissé tellement d´amour
Et dans sa toile de velours
Les plus tendres se prennent un jour
Les plus fidèles restent toujours
Et ses ailes
Ne se referment avec pudeur
Que pour cacher parfois son cœur
Et pour ne pas qu´on voie ses pleurs
Quand elle souffre, quand elle a peur
Et pour elle
Encore plus tristes que la mort
Sont les regrets et les remords
De n´avoir su aimer plus fort
Et c´est elle qui console encore
Autour d´elle
On dirait que tout se dénoue
Tout est si simple tout à coup
Et ma tête sur ses genoux
Elle démêle le grave et le doux
Auprès d´elle
On ne sent pas le temps passer
Elle vous entraîne en ses pensées
Et chacun de ses mots pesés
Venant d´elle, est comme un baiser
Elle m´appelle
Au moindre détail entrevu
Dans le théâtre de la rue
Ou pour un bonheur imprévu
Que sans elle je n´aurais pas vu
Et pour elle
Rien n´est plus triste que l´oubli
Le temps peut bien fermer ses plis
Il ne lui laisse aucun répit
Rien pour elle n´est jamais fini
Avec elle
Quand il faut partir en campagne
Sauver un pays de Cocagne
Elle peut déplacer des montagnes
Autour d´elle et toujours elle gagne
Elle est belle
L´âme pure et le cœur sensible
Toujours prête à l´inaccessible
Elle est fragile et invincible
Autour d´elle, rien n´est impossible
Et pourtant
À partager son aventure
J´en sais parfois les déchirures
Quand son sourire est une armure
Autour d´elle contre ses blessures
Mais pour elle
Je donnerais sans hésiter
Ma vie, mon cœur, ma liberté
S´il fallait pour pouvoir rester
Autour d´elle une éternité
Autour d´elle
On voit courir tous les enfants
Qu´elle apprivoise ou qu´elle attend
Elle qui rêvait d´en avoir tant
Et c´est Noël même au printempsYves Duteil
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Par renal le 22 Février 2014 à 08:59
Vivre sans vivre
La vie sans toi
Le cœur à l´envers
C´est l´eau sans la mer
C´est froid comme l´hiver
C´est long comme la nuit
C´est lourd comme l´ennui
La nuit sans l´aurore
C´est long comme la mortLa vie sans toi
Vers qui et vers quoi
Le sol sous mes pas
Se dérobera
Tout seul sur la Terre
Le cœur en enfer
Dieu me garde de vivre un seul jour
Sans toi
Vivre sans vivre
Moi qui n´ai jamais su marcher
Que pour te suivre
Ivre de vivre
Pour respirer l´air que tu respires
Laisser parler nos cœurs sans rien dire
Vivre ou survivre
Sans plus jamais trouver dans tes yeux
La fin du livre
Vivre sans vivre
Dieu me garde de vivre un seul jour
Sans toiYves Duteil
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Par renal le 17 Février 2014 à 09:15
Les gestes délicats
Les petits gestes attendrissants
Qui vous ouvrent le coeur en grand
Et vous sortent du désespoir
Les jours où le ciel est trop noir
Les petits gestes dérisoires
Un sourire, un simple regard
Mais qui repeignent la journée
Aux couleurs de votre amitié
Je les ai reçus en plein cœur
Vos petits mots semés de fleurs
Que je gardais comme un trésor
Aujourd´hui je les goûte encore
Vos petits gestes délicats
Qui caressaient du bout des doigts
Sur les plaies qui faisaient si mal
C´était du miel et du santal
Ces petits riens n´ont pas de prix
Ils se posent comme un répit
Un petit air de délivrance
La musique au bout du silence
Et si toujours je m´en souviens
C´est qu´au plus lourd de mon chemin
Ils étaient là comme un repère
Une étoile sur le désert
Tous ces regards si émouvants
Ces gestes tendres et apaisants
Me retournaient l´âme à l´envers
Et quand le ciel s´est fait plus clair
Ces petits instants dérisoires
Toujours gravés dans ma mémoire
Avaient la couleur de l´oubli
De l´arc-en-ciel après la pluie
Et dans ces gestes sans histoire
Que rien n´avait laissé prévoir
J´ai puisé la force d´ouvrir
Ma fenêtre vers l´avenir...Yves Duteil
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Par renal le 7 Février 2014 à 07:47
La légende des arbres
un jour, le roi des arbres
Réunit ses sujets
Dans son palais de marbre
Au cœur de la forêt
Le chêne à Brocéliande
Le cèdre du Liban
Et le vieux pin des Landes
Conçurent un vaste plan
Le vent porta l´affaire
À travers les forêts
Les arbres de la Terre
Ont déclaré la paix
Vivre était leur désir
Porter chacun leurs fruits
C´était "vaincre ou mûrir"
Leur devise et leur cri
Leurs fleurs, en grand mystère
Imperceptiblement,
S´ouvraient vers la lumière
En prenant tout leur temps
Et du cœur des charpentes
Des coques des bateaux
Aux linteaux des soupentes
Et aux traverses du métro
Du papier dans les livres
Et du corps des crayons
Le bois semblait revivre
Et devenait chanson
Libres de leurs amarres
Les mâts qui naviguaient
Répondaient aux guitares
Et les arbres chantaient
Jamais de mémoire d´homme
On n´entendit ce chant
Mais dans le cœur des ormes
Il résonnait comme un printemps
Cyprès de Palestine
Et l´arbre de Judée
Ont mêlé leurs racines
Autour de l´olivier
Les arbres de la Terre
Se sont tendu les mains
Par-delà les frontières
Au-dessus des humains
Et la rose des vents
Échangeant les pollens
A mis du pommier blanc
Sur les fleurs de l´ébène
Cette légende ancienne
On l´entend dans les bois
Le vent dans les vieux chênes
La chante encore parfois
Celui de Brocéliande
Et le cèdre au Liban
Mais le vieux pin des Landes
A brûlé entre-temps
Les saules ont tant versé
De larmes de rosée
Tant porté dans leurs feuilles
Les deuils du temps passé
Si nous n´entendions plus
Ce que le vent nous crie
Les hommes auraient perdu
La source de leur vie
Et le parfum des fleurs
La pulpe de leurs fruits
Déverseraient en vain
Au fond des cœurs meurtris
Des torrents de douceur
Et des flots d´harmonieYves Duteil
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Par renal le 2 Février 2014 à 07:57
La langue de chez nous
C´est une langue belle avec des mots superbes
Qui porte son histoire à travers ses accents
Où l´on sent la musique et le parfum des herbes
Le fromage de chèvre et le pain de froment
Et du Mont-Saint-Michel jusqu´à la Contrescarpe
En écoutant parler les gens de ce pays
On dirait que le vent s´est pris dans une harpe
Et qu´il en a gardé toutes les harmonies
Dans cette langue belle aux couleurs de Provence
Où la saveur des choses est déjà dans les mots
C´est d´abord en parlant que la fête commence
Et l´on boit des paroles aussi bien que de l´eau
Les voix ressemblent aux cours des fleuves et des rivières
Elles répondent aux méandres, au vent dans les roseaux
Parfois même aux torrents qui charrient du tonnerre
En polissant les pierres sur le bord des ruisseaux
C´est une langue belle à l´autre bout du monde
Une bulle de France au nord d´un continent
Sertie dans un étau mais pourtant si féconde
Enfermée dans les glaces au sommet d´un volcan
Elle a jeté des ponts par-dessus l´Atlantique
Elle a quitté son nid pour un autre terroir
Et comme une hirondelle au printemps des musiques
Elle revient nous chanter ses peines et ses espoirs
Nous dire que là-bas dans ce pays de neige
Elle a fait face aux vents qui soufflent de partout,
Pour imposer ses mots jusque dans les collèges
Et qu´on y parle encore la langue de chez nous
C´est une langue belle à qui sait la défendre
Elle offre les trésors de richesses infinies
Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre
Et la force qu´il faut pour vivre en harmonie
Et l´Île d´Orléans jusqu´à la Contrescarpe
En écoutant chanter les gens de ce pays
On dirait que le vent s´est pris dans une harpe
Et qu´il a composé toute une symphonie
Yves Duteil
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