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    Berceuse pour un petit enfant à naître


    Reste au creux de moi, mon enfant, mon tout petit
    Reste au creux de moi, le voyage n'est pas fini

    Je sens que tu es la, enveloppé de nuit
    J'écoute sous mes doigts mon ventre qui frémis
    Je ne sais pas encore ou cognera le fruit
    Ni le cri de mon corps, en m'arrachant ta vie

    Je suis ton horizon, ta bouche et ta chaleur
    Ma plus belle chanson, c'est le pas de ton cœur
    Et quand revient le soir, tu m'offres la douceur
    De tes sursauts bavards, et je t'apprends par cœur

    Tu glisses a travers moi jusqu'à l'orée du jour
    Ou tu t'échapperas à force d'être lourd
    Tu es le prisonnier de mon toit de velours
    Et je ne peux manquer ton rendez vous d'amour

    Mannick

    044

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  • 2013-07-15 15.31.19Sentier cotier vers Port Tudy (Groix) (6)

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  • Si j'étais ton chemin

    Assis près du grand saule, au milieu du jardin
    Comme à tes premiers jours, penché sur ton couffin
    Quand je berçais tes rêves à la tombée du soir
    J´essaie d´imaginer le cours de ton histoire
    Les lignes de ta main, si j´étais ton chemin

    Je me ferais discret dans l´ombre de tes pas
    Pour t´aider à grandir et pour t´ouvrir la voie
    Je serais la poussière qui s´envole à tes pieds
    Un peu de mon bonheur qui colle à tes souliers

    Je t´aimerais au point de te lâcher la main
    Pour que tu sois le seul à choisir ton destin
    A destiner ta route en puisant au hasard
    Les raisons d´espérer et la force d´y croire
    Si j´étais ton chemin, si j´étais ton chemin

    Je construirais des ponts, des tunnels, des ouvrages
    J´ouvrirais des sentiers partout sur ton passage
    Pour que tu puisses aussi t´écarter quelquefois
    Des pistes balisées qu´on a tracé pour toi

    Je t´apprendrais les mots pour soigner les blessures
    Les signes éparpillés le long de l´aventure
    Pour te montrer le Nord quand tu te crois perdu
    Les silences attendris de ceux qui ne sont plus
    Mais qui tiendraient ta main, si j´étais ton chemin

    J´irais cueillir ton rêve au plus fort de la nuit
    Le planter dans la terre et l´inonder de pluie
    De lumière et d´amour, au soleil de midi
    Pour que tu rêves encore, chaque jour de ta vie

    Je ne t´épargnerais ni le temps ni l´effort
    Pour que tu sois debout devant les coups du sort
    Solide et résistant face à l´adversité
    Riche de ton courage et de ta liberté

    Et je déposerais quelque part une pierre
    Pour te laisser t´asseoir, offrir une prière
    A tous ceux dont l´histoire t´a mené jusque-là
    Et pour ceux qui suivront la trace de tes pas
    Si j´étais ton chemin, si j´étais ton chemin

    Et nous serions semblables aux bulles de savon
    Qui font la route ensemble et puis qui se défont
    Dans le même courant, chacun de son côté
    Mais sans aucun désir, au fond, de s´éloigner

    Puis, je m´effacerais comme un sentier se perd
    En refaisant parfois le chemin à l´envers
    J´aurais le sentiment d´avoir rempli mon rôle
    Et je m´endormirais à l´ombre du grand saule
    Où je berçais sans fin le début de ta vie

    Au-delà des bonheurs partagés en commun
    Saurais-je alors enfin si j´étais ton chemin?
    Si j´étais ton chemin?

     

    Yves Duteil

    Cats1

     


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  • Dans l'eau de ses silences

    Le jour qui vient de naître
    Dessine la fenêtre
    Au mur de la vieille chambre
    Et peint septembre aux couleurs d´ambre

    Une larme qui perle
    Et vient de rouler sur sa joue
    Petite vague qui déferle
    Dans son sommeil
    Alors que tout semblait si doux
    D´où vient ce chagrin qui s´éveille
    Pour se glisser dans son cou?

    Dans l´eau de ses silences
    Je bois son cœur immense
    Jusqu´aux sources de ses peines
    Je l´aime et même

    Au cœur de la tempête
    Aux soirs de nos défaites
    Le soleil qui brille au port
    C´est elle, c´est elle encore

    Elle ouvre la fenêtre
    Se blottit contre moi
    Tout doucement, la vie va renaître
    Aux couleurs d´ambre de septembre

    Quand l´eau de ses silences
    Déborde dans ses yeux
    Que j´entrevois la mer immense
    De ses secrets
    Je découvre peu à peu
    Sous l´azur de ses blessures
    Des trésors si fabuleux

    Au bout de mon voyage
    J´aurai pour seul bagage
    Cet amour dont elle inonde
    Le monde, le monde

    À l´eau de ses silences
    J´ai bu tant d´espérance
    J´ai reçu comme un baptême
    Je l´aime et même

    Les fleurs de son sourire
    Le ciel que je respire
    Et l´étoile qui mène au port
    C´est elle, c´est elle encore

     

    Yves Duteil

    La Rochelle, Aquarium (15)

     


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  • Autour d’elle

     

    Autour d´elle
    On voit courir tous les enfants
    Qu´elle apprivoise ou qu´elle attend
    Elle qui rêvait d´en avoir tant
    Et c´est Noël même au printemps

    Autour d´elle
    Elle a tissé tellement d´amour
    Et dans sa toile de velours
    Les plus tendres se prennent un jour
    Les plus fidèles restent toujours

    Et ses ailes
    Ne se referment avec pudeur
    Que pour cacher parfois son cœur
    Et pour ne pas qu´on voie ses pleurs
    Quand elle souffre, quand elle a peur

    Et pour elle
    Encore plus tristes que la mort
    Sont les regrets et les remords
    De n´avoir su aimer plus fort
    Et c´est elle qui console encore

    Autour d´elle
    On dirait que tout se dénoue
    Tout est si simple tout à coup
    Et ma tête sur ses genoux
    Elle démêle le grave et le doux


    Auprès d´elle
    On ne sent pas le temps passer
    Elle vous entraîne en ses pensées
    Et chacun de ses mots pesés
    Venant d´elle, est comme un baiser

    Elle m´appelle
    Au moindre détail entrevu
    Dans le théâtre de la rue
    Ou pour un bonheur imprévu
    Que sans elle je n´aurais pas vu

    Et pour elle
    Rien n´est plus triste que l´oubli
    Le temps peut bien fermer ses plis
    Il ne lui laisse aucun répit
    Rien pour elle n´est jamais fini

    Avec elle
    Quand il faut partir en campagne
    Sauver un pays de Cocagne
    Elle peut déplacer des montagnes
    Autour d´elle et toujours elle gagne

    Elle est belle
    L´âme pure et le cœur sensible
    Toujours prête à l´inaccessible
    Elle est fragile et invincible
    Autour d´elle, rien n´est impossible

    Et pourtant
    À partager son aventure
    J´en sais parfois les déchirures
    Quand son sourire est une armure
    Autour d´elle contre ses blessures

    Mais pour elle
    Je donnerais sans hésiter
    Ma vie, mon cœur, ma liberté
    S´il fallait pour pouvoir rester
    Autour d´elle une éternité

    Autour d´elle
    On voit courir tous les enfants
    Qu´elle apprivoise ou qu´elle attend
    Elle qui rêvait d´en avoir tant
    Et c´est Noël même au printemps

    Yves Duteil

    fleurs134

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  • Vivre sans vivre

     

    La vie sans toi
    Le cœur à l´envers
    C´est l´eau sans la mer
    C´est froid comme l´hiver
    C´est long comme la nuit
    C´est lourd comme l´ennui
    La nuit sans l´aurore
    C´est long comme la mort

     

    La vie sans toi
    Vers qui et vers quoi
    Le sol sous mes pas
    Se dérobera
    Tout seul sur la Terre
    Le cœur en enfer
    Dieu me garde de vivre un seul jour
    Sans toi

    Vivre sans vivre
    Moi qui n´ai jamais su marcher
    Que pour te suivre
    Ivre de vivre
    Pour respirer l´air que tu respires
    Laisser parler nos cœurs sans rien dire

    Vivre ou survivre
    Sans plus jamais trouver dans tes yeux
    La fin du livre
    Vivre sans vivre
    Dieu me garde de vivre un seul jour
    Sans toi

    Yves Duteil

    cor067

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  • Les gestes délicats


    Les petits gestes attendrissants
    Qui vous ouvrent le coeur en grand
    Et vous sortent du désespoir
    Les jours où le ciel est trop noir

    Les petits gestes dérisoires
    Un sourire, un simple regard
    Mais qui repeignent la journée
    Aux couleurs de votre amitié

    Je les ai reçus en plein cœur
    Vos petits mots semés de fleurs
    Que je gardais comme un trésor
    Aujourd´hui je les goûte encore

    Vos petits gestes délicats
    Qui caressaient du bout des doigts
    Sur les plaies qui faisaient si mal
    C´était du miel et du santal

    Ces petits riens n´ont pas de prix
    Ils se posent comme un répit
    Un petit air de délivrance
    La musique au bout du silence

    Et si toujours je m´en souviens
    C´est qu´au plus lourd de mon chemin
    Ils étaient là comme un repère
    Une étoile sur le désert

    Tous ces regards si émouvants
    Ces gestes tendres et apaisants
    Me retournaient l´âme à l´envers
    Et quand le ciel s´est fait plus clair

    Ces petits instants dérisoires
    Toujours gravés dans ma mémoire
    Avaient la couleur de l´oubli
    De l´arc-en-ciel après la pluie

    Et dans ces gestes sans histoire
    Que rien n´avait laissé prévoir
    J´ai puisé la force d´ouvrir
    Ma fenêtre vers l´avenir...

    Yves Duteil

     

    fleurs080

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  • coucher de soleil en Bretagne

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  • La légende des arbres

     

    un jour, le roi des arbres
    Réunit ses sujets
    Dans son palais de marbre
    Au cœur de la forêt

    Le chêne à Brocéliande
    Le cèdre du Liban
    Et le vieux pin des Landes
    Conçurent un vaste plan

    Le vent porta l´affaire
    À travers les forêts
    Les arbres de la Terre
    Ont déclaré la paix

    Vivre était leur désir
    Porter chacun leurs fruits
    C´était "vaincre ou mûrir"
    Leur devise et leur cri

    Leurs fleurs, en grand mystère
    Imperceptiblement,
    S´ouvraient vers la lumière
    En prenant tout leur temps

    Et du cœur des charpentes
    Des coques des bateaux
    Aux linteaux des soupentes
    Et aux traverses du métro

    Du papier dans les livres
    Et du corps des crayons
    Le bois semblait revivre
    Et devenait chanson

    Libres de leurs amarres
    Les mâts qui naviguaient
    Répondaient aux guitares
    Et les arbres chantaient

    Jamais de mémoire d´homme
    On n´entendit ce chant
    Mais dans le cœur des ormes
    Il résonnait comme un printemps

    Cyprès de Palestine
    Et l´arbre de Judée
    Ont mêlé leurs racines
    Autour de l´olivier

    Les arbres de la Terre
    Se sont tendu les mains
    Par-delà les frontières
    Au-dessus des humains

    Et la rose des vents
    Échangeant les pollens
    A mis du pommier blanc
    Sur les fleurs de l´ébène

    Cette légende ancienne
    On l´entend dans les bois
    Le vent dans les vieux chênes
    La chante encore parfois

    Celui de Brocéliande
    Et le cèdre au Liban
    Mais le vieux pin des Landes
    A brûlé entre-temps

    Les saules ont tant versé
    De larmes de rosée
    Tant porté dans leurs feuilles
    Les deuils du temps passé

    Si nous n´entendions plus
    Ce que le vent nous crie
    Les hommes auraient perdu
    La source de leur vie

    Et le parfum des fleurs
    La pulpe de leurs fruits
    Déverseraient en vain
    Au fond des cœurs meurtris

    Des torrents de douceur
    Et des flots d´harmonie

    Yves Duteil

     

    2013-07-18 11.48.26Foret de Forest (9)

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  • La langue de chez nous

    C´est une langue belle avec des mots superbes
    Qui porte son histoire à travers ses accents
    Où l´on sent la musique et le parfum des herbes
    Le fromage de chèvre et le pain de froment

    Et du Mont-Saint-Michel jusqu´à la Contrescarpe
    En écoutant parler les gens de ce pays
    On dirait que le vent s´est pris dans une harpe
    Et qu´il en a gardé toutes les harmonies

    Dans cette langue belle aux couleurs de Provence
    Où la saveur des choses est déjà dans les mots
    C´est d´abord en parlant que la fête commence
    Et l´on boit des paroles aussi bien que de l´eau

    Les voix ressemblent aux cours des fleuves et des rivières
    Elles répondent aux méandres, au vent dans les roseaux
    Parfois même aux torrents qui charrient du tonnerre
    En polissant les pierres sur le bord des ruisseaux

    C´est une langue belle à l´autre bout du monde
    Une bulle de France au nord d´un continent
    Sertie dans un étau mais pourtant si féconde
    Enfermée dans les glaces au sommet d´un volcan

    Elle a jeté des ponts par-dessus l´Atlantique
    Elle a quitté son nid pour un autre terroir
    Et comme une hirondelle au printemps des musiques
    Elle revient nous chanter ses peines et ses espoirs

    Nous dire que là-bas dans ce pays de neige
    Elle a fait face aux vents qui soufflent de partout,
    Pour imposer ses mots jusque dans les collèges
    Et qu´on y parle encore la langue de chez nous

    C´est une langue belle à qui sait la défendre
    Elle offre les trésors de richesses infinies
    Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre
    Et la force qu´il faut pour vivre en harmonie

    Et l´Île d´Orléans jusqu´à la Contrescarpe
    En écoutant chanter les gens de ce pays
    On dirait que le vent s´est pris dans une harpe
    Et qu´il a composé toute une symphonie

    Yves Duteil

     

    Canal du Midi

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