• Les étrennes des orphelins

     
     

    Les étrennes des orphelins 

     

    Ah ! Quel beau matin, que ce matin des étrennes ! 

    Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes 

    Dans quelque songe étrange où l'on voyait joujoux, 

    Bonbons habillés d'or, étincelants bijoux, 

    Tourbillonner, danser une danse sonore, 

    Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore ! 

    On s'éveillait matin, on se levait joyeux, 

    La lèvre affriandée, en se frottant les yeux... 

    On allait, les cheveux emmêlés sur la tête, 

    Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête, 

    Et les petits pieds nus effleurant le plancher, 

    Aux portes des parents tout doucement toucher... 

    On entrait !... Puis alors les souhaits... en chemise, 

    Les baisers répétés, et la gaîté permise ! 

     

    Arthur Rimbaud, (1854-1891) 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :