Quand vient l’automne

 

Quand vient l'automne

que tombent les feuilles,

les feuilles s'entassent

et de guerre lasse,

elles iront mourir.

 

Mais un beau jour,

sortira de terre

un pommier d'amour,

la fleur printanière

dans tous ses atours,

rira la première de ce bon tour.

 

Tout ce qui meurt peut prendre vie,

Et dans mon cœur, c'est vrai aussi !

 

Quand vient l'automne,

les rêves s'effacent.

Ils iront fleurir

les dernières traces

de notre avenir.

 

Mais, un beau jour,

sortira de terre

le fils de l'Amour

et dans sa lumière,

le monde alentour

trouvera la terre

de ses labours.

 

Tout ce qui meurt peut prendre vie,

Et dans mon cœur, c'est vrai aussi !

 

Christiane Gaud-Descouleurs

Laisser le temps passer

 

Laissez le temps couler dans le lit des rivières.

Un jour l'enfant prendra  le flambeau de ses pères.

Laissez le feu couver sous la cendre encor' chaude.

Laissez au vieux soufflet le temps de respirer.

Laissez au tisonnier le fer de sa fierté...

 

Laissez le vent hurler...

La burle est familière aux montagnards

heureux dans leur maison de pierre.

Laissez le vent chanter dans les pommiers en fleurs.

Laissez le vent sécher la vigne qui se meurt.

Laissez le vent bercer la terre abandonnée.

 

Laissez pousser les fleurs,

giroflées des murailles qui mêlent leur parfum

à de vieux tas de paille.

Laissez les haies crier de toutes leurs épines.

Laissez le vieux mûrier s'accrocher aux rochers.

Laissez à l'églantier sa chance d'exister...

 

Laissez venir aussi les herbes qui guérissent.

Ces simples dont la vie se veut sans artifice.

Laissez au serpolet son bouquet de senteur.

Laissez à l'arnica son goût pour la douleur

et laissez à l'ortie le chemin qu'elle a pris...

 

Laissez le temps passer...

Il signe, creuse et trace des chemins

de bonheur que jamais rien n'efface.

Laissez à nos aïeux l'éternité des choses.

Laissez à des photos leur pauvreté jaunie

et laissez dans nos cœurs le sang qu'ils y ont mis..

 

Laissons le temps passer..

il permet de mûrir.

Laissons le temps filer il tisse un avenir...

 

Christiane Gaud-Descouleurs

 

Les confitures  de mamie

Dis mamie, tes confitures, dans l'armoire de chêne,

pourquoi ont-elles un goût si différent

de celles que l'on achète, à l'étal des marchands ?

Ce sont pourtant les mêmes fruits, les mêmes graines.

Les arbres qui les donnent ont les mêmes racines,

et c'est la même terre, ce sont les mêmes champs !

 

Dans la vallée du Rhône, au moment du printemps,

quand les arbres se dressent,

en fleurs, en grappes, en folle ivresse,

mes yeux ne sont pas assez grands

pour en capter déjà la joyeuse promesse !

J'aime rapporter, pour la voir dans un vase,

une branche coupée de ces arbres fruitiers,

à la couleur si tendre...

Pétales de cerisiers, fleurs de pêchers,

sont déjà dans mon cœur,

un bouquet de senteur, un germe de bonheur,

une gerbe de cette vie exquise qui deviendra un fruit.

 

Leur peau me dit la pulpe et le sucre,

et le jus qui coule dans leurs veines, je le sens battre en moi,

car un fruit est vivant !

Il donne le meilleur de sa promesse en fleur.

Son goût, son parfum, et bientôt son fumet

c'est le don de sa vie, pour la joie des gourmets !...

 

Mais ce n'est pas fini...

Je les fais cuire ensuite, ces fruits de rêve, ces fruits bénis,

le feu est notre ami,

il est notre complice pour ces fruits en fusion,

en pleine ébullition...

Je les remue souvent... Le sucre que j'ajoute

vient soutenir celui qui est déjà présent.

Et quand je juge enfin la cuisson suffisante,

je verse en chaque pot le nectar délicieux

en pensant à l'avance, à mes petits-enfants

qui me diront, un jour, en me fixant les yeux :

« Dis, mamie, tes confitures... »

C'est peut-être là, vois-tu, le secret de leur goût,

le goût qui te paraît si différent,

c'est l'amour que j'y mets, pour mes petits-enfants !

 

Christiane Gaud-Descouleurs

 

Accroche-toi au soleil

Quand les boulets deviennent des ballons,

Quand les guitares font taire les canons

Quand l’étranger peut trouver une place

Et quand l’enfant peut rire sans raison…

 

Quand l’arc-en-ciel éclaire l’horizon,

Quand dans la nuit les plus sombres prisons,

Des mains amies se tendent vers des frères

Et quand l’oiseau peut chanter sa chanson…

 

Alors oui… c’est bon

Accroche-toi à la vie, accroche-toi au soleil

On en sort de l’abîme, on en sort du tunnel

Accroche-toi, accroche-toi…

Et quand le jour se lève, tiens ton cœur en éveil

Tiens ton cœur en éveil, Accroche-toi au soleil !

 

Christiane Gaud-Descouleurs

Choisir d’aimer

 

Prendre le te temps de se parler

Sur les chemins de la confiance

Choisir d’aimer

Prendre le temps de se parler

Sur les chemins de la vérité.

 

Comme il est bon parfois de donner sens à la rencontre

Comme il est bon souvent de laisser droit au sentiment

Comme il est bon toujours de croire aux forces de l’amour.

 

Comme il est bon parfois de chercher d’abord à comprendre,

Comme il est bon souvent de laisser passer l’ouragan,

 

Comme il est bon toujours d’aller jusqu’au bout de l’amour.

Comme il est bon parfois de vouloir faire la lumière

 

Comme il est bon souvent d’être présent au bon moment,

Comme il est bon toujours de se convertir à l’amour.

 

Christiane Gaud-Descouleurs 

Vent du large

 

Tes yeux regardent au loin…

Ton cœur, je le sens proche

Qu’attends-tu du chemin

A quoi tes mains s’accrochent ?

 

Si tu veux être un homme de belle liberté,

Apaise ton regard, apprends à t’embarquer

Quitte le rivage, et prends la pleine mer.

 

C’est le vent du grand large qui souffle devant nous

C’est le vent du grand large qui met l’homme debout !

 Christiane Gaud-Descouleurs

Ouvrir l’espace

 

Il est de beaux voyages

Dont le seul compagnon, sur la route du service,

Est l’espace de Dieu au cœur de l’Aventure.

 

C’est  une route dure

Où se vit le partage du pain avec les pauvres

Et cette nourriture

Devient pour notre joie, comme un festin de roi.

 

C’est une route austère

Et les chansons de fête sont des cris de révolte

Par la voix de nos frères

Quand l’espoir n’y est plus, car ils ont tout perdu.

 

C’est une route longue

Il y faut du courage, mais quand Dieu est présence,

On va au bout du monde

Pour marcher à son pas : l’Ami est toujours là !

 

C’est une route belle

Reculant les frontières, renversant les barrières

Car elle renouvelle

L’expérience bornée de notre vérité.

 

C’est une route libre

L’Amour est un mot de passe ; celui qui s’y engage

N’a pas fini de rire

A chacun des tournants. Dieu est si surprenant !

 

Christiane Gaud-Descouleurs

Dédramatiser

 

Se lancer sur la route de l’amour

Avec comme seul « permis de conduire »

Le besoin d’aimer et d’être aimé

Mène parfois à des impasses…

 

Le drame n’est pas dans l’accident du moment.

Il est dans la manière dont il laisse par terre

Ceux qui croient tout perdu.

La vie n’est-elle pas devant, et le passé derrière ?

 

Que l’on soit jeune ou vieux, rien n’est gagné d’avance

Sur le terrain rocailleux de l’amour en partance.

Des pierres sur le chemin, on en trouve toujours…

Mais celui qui s’engage, marchant à nos côtés

N’aura  jamais fini de nous faire espérer…

 

Christiane Gaud-Descouleurs

Nuages

 

Le soleil s’est couché dans un ciel morose

Que l’oiseau a crié son désenchantement.

Veux-tu pour un moment que nous fassions la pause ?

Arrête ton ouvrage et viens cueillir le temps.

 

Regarde cette vague à l’assaut des murailles,

Ce galop incessant depuis le fond des mers.

Moi aussi j’ai envie de faire le voyage…

Je sais, je t’ai blessée… peux tu me pardonner ?

 

Accueille mon aveu dans l’effort transparent…

Mais je devine au loin un feu sur le rivage.

L’horizon concentre dans la nuit de tes yeux

Tandis que sur tes lèvres, je bois le don de Dieu.

 

Christiane Gaud-Descouleurs

En se serrant un peu

 

En se serrant un peu, chacun se met à table

Si la part est moins grande, meilleur en est le goût.

En se serrant un peu, chacun trouve une place

Et la chaleur du cœur, c’est le meilleur.

 

Par le pain partagé,

L’accueil et l’amitié

Vienne le jour

Du Dieu Amour.

 

En se gênant un peu, on rend parfois service

Et avec le sourire, ça fait tellement plaisir.

En se gênant un peu, on rend vraiment service

Le cœur est si joyeux de voir les autres heureux.

 

Par le cœur sur la main

Et l’aide entre copains

Vienne le jour

Du Dieu-Amour.

 

Christiane Gaud-Descouleurs