• Le ciel et l’enfer 

       

    Un homme, son cheval et son chien se promenaient sur une route. Alors qu’ils passaient près d’un arbre gigantesque, un éclair les frappa, et ils moururent tous foudroyés.  

       

    Mais l’homme ne comprit pas qu’il avait quitté ce monde, et il continua à marcher avec ses deux bêtes ; les morts mettent parfois du temps à se rendre compte de leur nouvelle condition…  

       

    La route était très longue, la pente abrupte, le soleil était fort, ils transpiraient et avaient grand soif. Ils avaient désespérément besoin d’eau. Au détour du chemin, ils aperçurent une porte magnifique, tout en marbre, qui conduisait à une place pavée d’or, au centre de laquelle il y avait une fontaine d’où jaillissait une eau cristalline.  

       

    Le voyageur s’adressa à l’homme qui gardait l’entrée.  

    « Bonjour.  

    – Bonjour, répondit l’homme.  

    – Quel est cet endroit, si beau ?  

    – Ici c’est le Ciel.  

    – Heureusement que nous sommes arrivés au Ciel, nous avons terriblement soif.  

    – Vous pouvez entrer et boire l’eau à volonté. »  

    Et le garde indiqua la fontaine.  

    « Mon cheval et mon chien ont soif eux aussi.  

    – Je suis vraiment désolé, mais ici on ne laisse pas entrer les animaux. »  

       

    L’homme en fut désappointé parce que sa soif était grande, mais il ne boirait pas tout seul ; il remercia et reprit sa route. Après qu’ils eurent beaucoup marché, épuisés, ils atteignirent une place, dont l’entrée était marquée par une vieille porte, qui donnait sur un chemin de terre bordé d’arbres.  

       

    À l’ombre d’un arbre, un homme était couché, la tête couverte d’un chapeau, peut-être endormi.  

    « Bonjour », dit le voyageur.  

    L’homme fit signe de la tête.  

    « Nous sommes assoiffés, mon cheval, mon chien et moi.  

    – Il y a une source dans ces pierres, dit l’homme, indiquant l’endroit. Vous pouvez boire à volonté. »  

       

    L’homme, le cheval et le chien se rendirent à la source et apaisèrent leur soif. Ensuite il revint dire merci.  

    « Au fait, comment s’appelle cet endroit ?  

    – Ciel.  

    – Ciel ? Mais le gardien de la porte en marbre a dit que c’était là-bas le ciel.  

    – Ça ce n’est pas le ciel, c’est l’enfer. »  

       

    Le voyageur était perplexe.  

    « Vous devriez empêcher cela ! Cette information mensongère doit causer de grandes confusions ! »  

       

    L’homme sourit :  

    « Pas du tout. En réalité, ils nous font une grande faveur. Parce que là-bas restent tous ceux qui sont capables d’abandonner leurs meilleurs amis…  

     

    "Le ciel et l'enfer" 

    Paulo Coelho 

     

    Trouvé sur le blog de mon amie Krys   http://sesouvenirdesbelleschoses.over-blog.com 

     


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  • Violence sans écho 

     

    Le Bouddha enseignait partout où il passait. Or, un jour qu'il parlait sur une place du village, un homme vint l'écouter parmi la foule. L'auditeur se mit bientôt à bouillir d'envie et de rage. La sainteté du Bouddha l'exaspérait. N'y pouvant plus tenir, il hurla des insultes. Le Bouddha demeura impassible. L'homme fulminant quitta la place. Comme il avançait le long des rizières à larges enjambées, sa colère s'apaisait. Déjà, le temple de son village grandissait au-dessus des rizières. En lui monta la conscience que sa colère était née de la jalousie et qu'il avait insulté un sage. Il se sentit si mal à l'aise qu'il rebroussa chemin, décidé à présenter des excuses au Bouddha. 

    Lorsqu'il arriva sur la place où l'enseignement continuait, la foule se poussa pour laisser passer l'homme qui avait insulté le Maître. Les gens incrédules le regardaient revenir. Les regards se croisaient, les coudes étaient poussés pour attirer l'attention des voisins, un murmure suivait ses pas. Lorsqu'il fut suffisamment près, il se prosterna, suppliant le Bouddha de lui pardonner la violence de ses propos et l'indécence de sa pensée. Le Bouddha, plein de compassion, vint le relever. 

    - Je n'ai rien à vous pardonner, je n'ai reçu ni violence ni indécence. 

    - J'ai pourtant proféré des injures et des grossièretés graves. 

    - Que faites-vous si quelqu'un vous tend un objet dont vous n'avez pas usage ou que vous ne souhaitez pas saisir ? 

    - Je ne tends pas la main, je ne la prends pas, bien sûr. 

    - Que fait le donateur ? 

    - Ma foi, que peut-il faire ? Il garde son objet. 

    C'est sans doute pourquoi vous semblez souffrir des injures et des grossièretés que vous avez proférées. Quant à moi, rassurez-vous, je n'ai pas été accablé. Cette violence que vous donniez, il n'y avait personne pour la prendre. 

    (Conte de sagesse de l’Inde, Martine Quentric-Séguy)

     


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  •  

    La clinique de Dieu

    La clinique de Dieu 

    Je suis allé à la Clinique du Seigneur pour des contrôles de routine et j’ai constaté que j’étais malade :
    Quand le Seigneur a mesuré ma tension, j’ai vu que ma Tendresse était « basse ».
    À la vérification de la température, le thermomètre a enregistré 40º d’Anxiété.
    J’ai passé un électrocardiogramme et le diagnostic fut que j’avais besoin de diverses transfusions d’Amour, car mes artères étaient bouchées par la Solitude et n’irriguaient plus mon cœur vide.
    Je suis allé en orthopédie, étant donné que je ne pouvais plus marcher à côté de mon frère, et ne pouvais pas lui donner une accolade fraternelle, parce que je m’étais fait une fracture en trébuchant sur la jalousie.
    On a aussi relevé une Myopie, due au fait que je ne pouvais pas voir au-delà des choses négatives de mon prochain.
    Quand je lui ai dit être sourd, le Seigneur a constaté que j’avais négligé d’écouter quotidiennement sa Voix.
     

    Dans sa grande miséricorde, le Seigneur m’a offert une consultation gratuite. 

    Aussi je m’engage, en quittant cette Clinique, à ne prendre que les remèdes naturels qu’il m’a prescrits à l’occasion de cette heure de Vérité : 

    • Au saut du lit, boire un verre de « Reconnaissance ». 
    • Avant d’aller au travail, prendre une cuillère de Paix. 
    • Chaque heure, Appliquer une compresse de Patience et avaler un bol d’humilité. 
    • De retour à la maison, faire une injection d’une dose d’Amour. 
    • Et, avant d’aller au lit, prendre deux capsules de Conscience pacifiée. 

    Auteur Un-connu 

    Trouvé sur le site plein de sagesse 

    http://paroles-de-sagesses.infini-terre.fr 

     


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  • La Voie du juste Milieu

    La Voie du juste Milieu

    Sakyamuni est assis en méditation sous l'arbre sacré, le bod-tree, toujours à la recherche de l'illumination intérieure. 

    Or, voici que passent deux musiciens avec leurs sitars, cette harpe indienne aux sons mélodieux. Ceux-ci s'assoient au pied de l'arbre et ajustent leurs instruments. L'un d'eux, le plus expérimenté à l'évidence, donne à l'autre ce sage conseil : 

    «Ne tends pas trop les cordes : elles risqueraient de casser. Mais ne les laisse pas trop lâches non plus : elles ne vibreraient plus suffisamment. Observe le juste milieu.» Sakyamuni comprit alors que ces paroles étaient dites pour lui. Il reçut l'Illumination et devint Bouddha. Il abandonna ses austérités et suivit la voie de la sagesse et de la modération : la Voie du juste Milieu, qui est celle de la félicité à laquelle peuvent prétendre tous les hommes. 

    (Contes et paraboles de sagesse du bouddhisme,) 

    Edition de la Renaissance 

     

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    L’arbre qui voulait rester nu 

    Il était une fois un arbre. Au beau milieu d'un verger, il était sorti de terre, petite pousse verte et fragile se confondant avec les herbes alentours. Curieux de tout, il regarda bien vite le monde qui l'entourait, les fleurs qui s'ouvraient le matin et se refermaient le soir, les oiseaux qui sifflaient en sautant de branche en branche, le paysan qui venait tôt le matin cueillir les fruits des arbres, les graminées qui ondulaient sous la caresse des vents…  

     

    Ah!, il le trouvait beau ce monde autour de lui, il avait envie lui aussi de participer à cette beauté, de trouver sa place dans cette harmonie. Une année s'écoula et, ayant grandi, il était devenu un petit rameau portant quelques tiges. Il se rendit compte qu'il n'était pas un brin d'herbe comme il l'avait crû tout d'abord, mais un arbre et se mit à observer plus attentivement ses aînés.  

    Il les trouvait si grands, si beaux recouverts de leurs feuilles et de leurs fleurs.  

    Il fût si émerveillé de voir toutes ces fleurs se transformer en fruits, il fût si attendri des soins attentifs que leur apportait le paysan, mais…  


    Mais, se regardant, il s'aperçut que son écorce ne ressemblait à aucune de celles qui les habillaient, que ses branches n'avaient pas la même forme que les leurs. Alors, il eût peur, peur de n'être pas assez grand, peur de n'être pas assez beau, peur de ne pas porter assez de fruits, il eût peur que les autres, pommiers, poiriers, mirabelliers… n'acceptent pas sa différence et il décida de ne produire ni feuille, ni fleur, ni fruit.  


    C'est ainsi que les années passèrent, à chaque printemps, son tronc s'épaississait, s'allongeait, de nouvelles branches poussaient, mais… ni feuille, ni fleur, ni fruit.  

    Pour ne pas se trouver nu face aux autres, il s'était depuis son jeune âge laissé peu à peu recouvrir par un lierre grimpant, par des liserons et par des bouquets de gui : ne sachant à quoi il pourrait ressembler, il se couvrait d'une beauté qui n'était pas la sienne.  


    Le jardinier plus d'une fois projeta de le couper pour en faire du bois de chauffage, mais trop occupé par ailleurs, il remit chaque fois cette tâche à plus tard. Un matin pourtant il vint, armé d'une grande hache et commença par couper le lierre qui enserrait l'arbre. Du lierre, il y en avait tellement que cela lui prit toute la journée et qu'une fois de plus, il remit l'abattage à plus tard. Cette nuit là, un petit ver parasite piqua le liseron qui en mourut aussitôt et le lendemain, les oiseaux du ciel apercevant le gui vinrent le picorer.  

    Il ne restait plus de l'arbre au milieu du verger qu'un tronc et des branches : il ne restait plus que l'arbre au milieu du verger.  


    S'apercevant soudain de sa nudité et ne sachant par quel artifice la couvrir, il se décida enfin à laisser pousser tout au long de ses branches de belles petites feuilles d'un vert tendre, à laisser éclore au bout de chaque rameau de mignonnes petites fleurs blanches contrastant joliment avec le brun de la ramure et le vert du feuillage  

    Le paysan, sur ces entrefaites, revint avec sa hache et découvrant à la place du tronc inutile un magnifique cerisier, ne trouva plus aucune raison de le couper. Il le laissa donc, trop heureux du miracle qui s'était produit.  


    Depuis ce jour, l'arbre vit heureux au milieu du verger, il n'est pas comme les autres, ni plus beau, ni plus grand, mais tout aussi utile. Il a compris que ni la texture de l'écorce, ni le tracé des branches, ni la forme des feuilles, ni la couleur des fleurs n'ont d'importance : seuls importent les fruits qu'il porte et que nul autre que lui ne peut porter.  

    Aussi, tous les ans, à la belle saison, les enfants du paysan viennent avec une échelle et, s'éparpillant dans sa ramure, se gavent de ses fruits et le réjouissent par leurs rires.  

      

     N'ayons pas peur des fruits que nous pourrions porter,  

    car nul autre ne pourra les porter pour nous, mais chacun pourra s'en nourrir.  

    N'ayons pas peur des fruits que nous pourrions porter.  

    Car chaque fois que nous les refuserons,  

    il manquera quelque chose dans le monde.  

    N'ayons pas peur des fruits que nous pourrions porter,  

    car chacun d'eux permettra de faire grandir  

    la Vie et l'Amour qui nous ont été donnés en partage.  

    (Antoine Lang) 

    (Offert par Kriss avec mille mercis) 

    http://sesouvenirdesbelleschoses.over-blog.com 

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  • Partout sur la terre voyageait un couple mystérieux :
    Lui, se nomme Amour et Elle, Tendresse.
    Elle passe son temps à le nourrir pendant que lui emporte les palmes du succès !
    Elle est, semble-t-il, plus naturelle...
    Une drôle de petite chaumière les abrite, elle a nom "coeur" ou "esprit" selon les êtres.
    A l'aube de leur vie, Elle est déjà plus forte que Lui, plus présente peut être ;
    Lui, semble-t-il ose moins se dire et parfois l'empêche, Elle, de s'exprimer.
    Plus pudique ou plus méfiant ? nul ne le sait.
    Bien souvent, on l'invite Lui à venir réchauffer notre chaumière
    mais souvent on oublie que Elle, si elle se donne, Elle a aussi et souvent besoin

    de se ressourcer, de recevoir.
    Si vous ne savez par leur donner un cocon pour les y loger,
    ils s'amenuisent et meurent dans l'indifférence,
    mais pour qui sait les regarder et les abreuver,
    Ils seront son bâton de vieillesse, et de pélerin.
    Ils se soutiennent, sont indissociables. On eut crû un moment qu'Ils n'étaient
    qu'un, mais d'aucuns ont osé s'en jouer et maintenant,
    il n'appartient quà de rares élus de les abriter tous les deux ensemble...
    Et n'a-t-on jamais vu sur un vieux banc de bois,
    sourire sous la neige de leur cheveux,
    Monsieur Amour et Madame Tendresse, tout au bout de leur route à deux ?

    (http://www.contes.biz/)

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  • HISTOIRE DU PETIT FLOCON

    La nuit est tombée sur la montagne. La lune brille, dans un ciel de velours noir, entourée de ses amies les étoiles. Elles veillent toutes ensemble sur le sommeil des sapins, des chamois, des marmottes…et des hommes, petits et grands, endormis bien au chaud dans le chalet caché sous la neige.
    Tout est calme… Plus un bruit ne résonne…
    Plus un bruit ? Mais alors quel est ce son léger, étouffé qui semble tomber du ciel ?
    C’est un petit flocon de neige, accroché là-haut à son nuage, qui pleure.
    Toute la journée, il a regardé ses amis voler, tournoyer dans le ciel, puis se laisser tomber doucement, portés par un souffle d’air, sur le sol. Il les a entendus rire, crier leur joie.
    Il les a vus courir après le vent, puis jouer avec les enfants de la montagne. Il les a regardés encore se laisser attraper, embrasser par les petites bouches vermillon, caresser par les menottes emmitouflées. Qu’il aurait aimé les rejoindre !!! Surtout en fin d’après-midi, lorsque les enfants ont rassemblé tous les flocons pour confectionner le magnifique bonhomme de neige, coiffé d’un bonnet bleu et nanti d’un si long nez orange, qui garde maintenant le jardin.
    Mais lui est resté seul, sur son nuage. A présent, il est triste. Il pleure… Soudain, la nuit devient plus lumineuse. C’est la lune qui s’approche, s’approche, et demande d’une voix douce…
    « Mais qu’as-tu donc, petit flocon, pour être si triste ?
    - Oh, Dame la Lune, je pleure parce que je suis seul. Mes amis sont tous partis, là-bas, dans la montagne.
    - Pourquoi ne les as-tu pas accompagnés ?
    - Je n’ai pas osé !
    - As-tu peur de quitter ton nuage?
    - Non, non.
    - As-tu peur alors de ne pas savoir voler ?
    - Non, non, ce n’est pas ça !
    - Mais alors, je ne comprends pas. Explique-moi ! »
    Dame la Lune le regarde si gentiment, avec tant de douceur que le petit flocon de neige se décide à tout lui expliquer : voilà, il est un peu plus gros, un peu plus épais que tous ses camarades. Tout rond, il ne ressemble à aucun flocon de neige. Tous ses camarades étaient fins, ciselés comme de la dentelle. Et beaucoup s’étaient moqués de sa forme bizarre, jamais vue au pays des neiges. Il avait donc pris l’habitude de bien demeurer caché tout au fond du nuage duveteux.
    Mais les flocons ont grandi et aujourd’hui était venu le jour du grand envol. Tous avaient quitté avec joie le nuage, heureux de connaître l’ivresse des airs. Tous, sauf lui, qui n’avait pas voulu montrer à nouveau sa forme inhabituelle, lui qui n’avait pas voulu subir encore les moqueries de ses camarades. Alors, il était resté là, solidement accroché au rebord de son nuage.
    « Mais, lui dit la Lune, tous les flocons de neige sont différents. Comme mes amies les étoiles : quand on les regarde de loin, on trouve qu’elles se ressemblent. Mais dès qu’on s’approche, on remarque à quel point chacune est différente, unique. Il en est de même pour tous tes camarades.
    Et toi aussi petit flocon, tu es unique. C’est ta différence qui fait de toi quelqu’un de précieux.
    Alors, ne crains pas de te montrer ! Sois fier de ce que tu es : un flocon extraordinaire ! »
    A ces mots, le petit flocon a séché ses larmes. Il s’est redressé. Il a regardé son nuage, puis la montagne enneigée… Il a respiré profondément… Et après un dernier sourire à la Lune, il s’est élancé… a tourbillonné dans les airs, goûté la joie de se sentir libre et léger…avant de venir se poser…là, juste sur le bout du nez du bonhomme de neige.
    Sous le regard attendri de la lune, dans le froid de la nuit étoilée, petit flocon brille, brille de mille feux, tel un diamant car il sait désormais qu’il est précieux parce qu’ …
    UNIQUE.
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    (http://www.contes.biz/)

     

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  • CHATOUILLE ET LE GRAND ESCALIER

       

    Depuis qu'il est un tout petit chaton, Chatouille veut monter tout en haut de l'édifice qui domine le quartier qu'il a toujours connu.

    Tous les chats devenus adultes avaient gravi les escaliers de cet édifice intrigant et mystérieux.

    Un jour, sa maman lui dit qu'il était tant pour lui et ceux de son âge de gravir le premier escalier de l'édifice qui excitait depuis toujours sa curiosité.

    Chatouille hésite... il a peur, mais il a le goût de savoir quelle surprise il trouvera en haut. Il décide donc de monter. La première marche est difficile, elle est haute et Chatouille n'a pas encore trouvé de trucs pour faciliter sa montée. Il a de la misère, il travaille beaucoup et il réussit à atteindre la deuxième marche. Il pense à redescendre à certains moments parce qu'il trouve cela difficile mais il décide de continuer. Il avance avec force et patience, mais même s'il a de la misère et que ça prend du temps, il continue toujours.

    Après beaucoup d'efforts, notre ami Chatouille se retrouve au milieu de l'escalier; il regarde en bas et voit tout le trajet qu'il a fait jusqu'ici. Il se trouve haut mais il a tellement hâte de repartir qu'il se retourne rapidement pour continuer de monter. En se tournant, le pauvre Chatouille glisse et tombe sur le côté. Il dégringole l'escalier en roulant comme une boule de neige.

    Pauvre Chatouille! La tête lui tourne quand il arrive sur le trottoir; il est triste et a mal partout. Il avait travaillé tellement fort pour monter aussi haut dans l'escalier! Hélas! Il va être obligé de recommencer

    Au début, Chatouille se tourne vers la maison; il a le goût d'y retourner et d'oublier l'escalier car il a perdu tous ses amis et il a de la peine. Mais, entre-temps, plusieurs autres chatons un peu plus jeunes que lui sont venus le rejoindre pour monter l'escalier avec lui.

    Il se dit alors que s'il a réussi à monter aussi haut la première fois, il réussira encore et avec plus de facilité parce que maintenant, il connaît des trucs et il est habitué. Chatouille se remet donc à grimper l'escalier. Il monte quelques marches, il a un peu peur de tomber encore, mais il continue et devient de plus en plus sûr de lui. Il arrive à la marche où il était tombé et ne s'arrête même pas. Il monte, monte; il veut arriver en haut le plus vite possible. Chaque marche qu'il gravit devient de plus en plus facile. Chatouille fait un petit saut et hop! Il arrive sur l'autre marche. Son cœur bat plus vite, il espère qu'il ne sera pas déçu.

    Chatouille arrive enfin en haut du premier escalier. Quelle surprise! Sa maman l'attend avec un panier plein de jouets et de ses friandises préférées. Il se retourne et regarde très très loin devant lui. Il voit la mer, les champs, et plus prés de lui, il voit sa rue et son père qui lui fait un bonjour de la main.

    Chatouille est heureux et très fier de lui.

    Il retrouve beaucoup d'autres amis chats qui ont monté l'escalier aussi. Ils s'amusent tous ensemble et mangent de bonnes choses en parlant des difficultés qu'ils ont eues, eux aussi, quand ils ont monté l'escalier. Puis notre ami décide de se reposer un certain temps avant d'entreprendre l'escalade du second escalier devant le conduire au sommet de l'édifice...

     

    Allégories pour grandir et guérir, Michel DUFOUR

    Offert par mon amie Nini (Les sacrés Mystère de la vie)

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  • La tisane du moine zen

    Il était une fois un paysan sans malice nommé Obaku qui plaçait toute sa confiance en un moine zen ; Ce dernier vivait dans une grotte creusée au flanc de la montagne. Quand Obaku était malade, si l’un des animaux de la ferme se blessait ou souffrait de fièvre, le fermier allait demander conseil à l’ermite. Celui-ci répondait invariablement :

    « Buvez, (ou faite boire à votre animal) une tisane de glycine grillée. »

    Et le malade, le blessé guérissaient.

    Un matin, le cheval d’Obaku disparut. L’affaire était grave. Sans le cheval, la petite ferme courait à la ruine. Obaku dit à son épouse :

    «  Je vais dans la montagne consulter le moine zen, luis seul peut nous sauver. »

    L’ermite, pris au dépourvu, réfléchit longuement. Enfin à court d’inspiration, il répondit :

    « Buvez une tisane de glycine grillée »

    La provision de glycine était épuisée. Obaku partit aussitôt dans une certaine vallée, où elle  poussait en abondance. Et là il découvrit son cheval, qui broutait tranquillement.

     

    (Ce conte malicieux tend à prouver que la foi est comme le soleil, elle change les couleurs du monde)

     

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  • Contes extraits du livre de Alexandro Jodorowsky «  la Sagesse des contes »

     

    Conte le Grammairien

    Mulla Nasrudin est un passeur. Un jour, l’homme qu’il transporte dans sa barque est un grammairien. En cours de route, ce dernier lui demande

    « Connaissez-vous la grammaire ? »

    Pas du tout, répond le Mulla sans hésitation.

    Eh bien permettez-moi de vous dire que vous avez perdu la moitié de votre vie ! »  réplique avec dédain le savant.

    Un peu plus tard, le vent se met à souffler et la barque est engloutie par les flots. Juste avant de sombrer le Mulla demande à son passager :

    Savez-vous nager ?

    Non répondit ce dernier terrifié.

    Eh bien, permettez-moi de vous dire que vous pouvez considérer toute votre vie comme perdue !

     

    012

    Tous les ânes, sauf moi

    Le Mulla s’en était allé acheter un âne. La foire aux ânes battait son plein parmi la foule des paysans. Au milieu de ce tumulte, il entendit un quidam affirmer qu’il n’y avait là que des ânes et des paysans. Rien d’autre.

    « Es-tu paysan toi-même ? lui demanda le Mulla

    Moi ? Non …

    Alors, ne m’en dis pas plus ! » Ironisa le Mulla.

     

    008

    Les raisins

    Un Persan, un Arabe, un Turc et un Grec, affamés, errent dans le désert. Rêveur, le Persan évoque le goût des angûrs et souhaite en manger sur-le-champ. L’Arabe remarque qu’’il serait bien plus agréable de manger des inabs. Le Turc le reprend en affirmant que les usums seraient plus indiqués dans leur situation. Le Grec surenchérit en louant les vertus des iztafils. Voulant tous avoir le dernier mot, les quatre hommes commencent à se quereller. Alors qu’ils sont que le point d’en venir aux mains, un sage, croisant leur chemin, comprend l’objet de leur querelle et les calme aussitôt en leur disant :

    « Cessez de vous battre ! Vous parler de la même chose. Vous voulez tous manger du raisin. Celui-ci se nomme angûr en persan, inab en arabe, uzum en turc et iztafil en grec. »

     

    012

    Dieu et le pain sec

    En temps de guerre, une grand-mère juive donna à son petit fils une tranche de pain sec sur lequel elle a étalé, sur une seule face, une fine couche de graisse d’oie.. Par malheur, le pain tombe des mains de l’enfant, la partie tartinée du côté du sol. La terre se mêle à la graisse et le pain est immangeable. La grand-mère furieuse, s’exclame : « Dieu n’est pas bon ! Pourquoi n’a-t-il pas fait que le crouton tombe par terre du coté sec ? Mon petit fils aurait pu le manger. » Comme elle sent que la colère lui fait perdre la foi, elle va en en courant chez le rabbin du village et lui raconte ce qui s’est passé. Le saint homme réfléchit quelques instants, puis lui dit d’une voix douce : « Bonne dame, ce n’est pas que Dieu soit mauvais, c’est que tu as mis la graisse d’oie sur le mauvais conté de la tranche de pain »

    (Le subtil message de ce conte est que face aux événements négatifs, au lieu de nous irriter contre Dieu, le hasard, la nature ou le destin en les accusant d’être cruels et implacables, nous devons chercher en nous-mêmes les causes de l’échec. Si la grand-mère avait appris à son petit fils à bien tenir sa tartine dans la main, donc à prendre conscience de l’importance vitale de cet aliment, le fâcheux incident ne serait pas arrivé. Ce contenter de donner au nécessiteux ce qui lui manque est un acte incomplet. Nous devons également lui apprendre à estimer le don et ne pas le gaspiller.)

     

    008

    Les deux souris et le pot au lait

    Deux petites souris tombèrent dans un pot de lait. Le bord du pot étant beaucoup trop haut, elles se retrouvèrent prisonnières du récipient et se mirent à nager frénétiquement sous peine de couler. Elles se démentaient ainsi depuis un certain temps quand l’une des deux perdit espoir et abandonna sa lutte. Elle cessa de nager et se noya. L’autre, exténuée, décida de continuer à lutter jusqu’à la limite extrême de ses forces. Elle nagea et nagea sans relâche. Tout à coup, le lait tourna en beurre et, prenant appui sur cette nouvelle matière solide, la petite souris sauta par-dessus bord et s’échappa.

    (Il faut lutter jusqu’à la dernière seconde, ne pas se laisser faire et toujours garder espoir)

    012

     

    Une autre façon de voir

    Il était une fois un rabbin qui était un saint. Ce rabbin avait un assistant. Un jour une femme vint le voir et lui dit : « Mon mari m’a abandonnée. Reviendra-t-il ? » Gardant ses yeux fermés, le saint homme lui répondit :

    « Rentre chez toi, ton mari va revenir. »

    L’assistant, qui raccompagne la femme à la porte, lui murmura :

    « Ton mari ne reviendra pas. »

    Pourquoi me dis-tu une chose pareille alors que le rabbin m’a dit le contraire ?

    Pendant votre entrevue, le maître avait les yeux tournés vers l’intérieur. Il ne t’a pas vu. Mais moi si ! »

    (Voila une blague « inspirée » mais méchante.

    Pourtant, vue sous un autre angle, celui qui se trompe n’est pas le rabbin, mais bien l’assistant qui ne voit les êtres que d’une manière superficielle. Le saint lui, les perçoit avec son cœur. Il voit la perle et les valeurs enfouies dans cette femme. C’est pour cela qu’il lui dit : « ton mari reviendra. »)

     

    008

    L’homme couché

     

    Un homme était étendu sur le bord d’un chemin. Il n’était ni blessé ni mort, juste couvert de poussières. Un voleur l’aperçut et se dit

    «  C’est surement un voleur qui s’est endormi. La police va venir le chercher. Il vaut mieux que je m’éclipse avant qu’elle n’arrive. »

    Un peu plus tard, un ivrogne le contourna en titubant :

    « Voilà ce que c’est de ne pas tenir l’alcool ! constata-t-il Allez, salut l’ami ! Et la prochaine fois ne bois pas tant. »

    Arriva un sage. Il s’approcha se dit :

    « Cet homme et en extase. Je vais méditer à ses côtés. »

    (C’est une histoire racontée par Ramakrishna. Nous voyons la réalité et les êtres selon nos propres projections. On ne voit pas l’autre tel qu’il est réellement, mais tel qu’on le perçoit après l’avoir fait passer par le filtre de nos projections)


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